Ahoy, aventuriers des mondes virtuels et collectionneurs de sensations fortes numériques ! Dans le vaste océan qu’est la réalité virtuelle, où les trésors d’innovation côtoient parfois les épaves de promesses non tenues, l’arrivée d’un nouveau titre sur la prestigieuse PSVR 2 est toujours un événement scruté avec une loupe de corsaire. Pirates VR: Jolly Roger, un nom qui sent bon la poudre à canon, l’embrun salé et l’aventure à l’ancienne, nous promettait de larguer les amarres pour une immersion totale et sans précédent dans la peau d’un flibustier d’antan. Ce titre, déjà aperçu sur d’autres rivages VR où il avait fait quelques vagues, a choisi de jeter l’ancre sur la dernière née de Sony.
La question cruciale demeure : parviendra-t-il à hisser haut le pavillon noir et à nous offrir une expérience mémorable, ou se retrouvera-t-il lamentablement au fond des abysses, victime des courants techniques et des défis du portage ? Nous avons courageusement troqué notre bic de critique pour un sabre de pixel, enfilé nos lunettes de vision nocturne (enfin, notre casque VR !) et plongé tête la première dans cette odyssée numérique.
Attendez-vous à un compte-rendu sans concession, où nous naviguerons entre éclats de rire face à des réussites surprenantes et grincements de dents devant des lacunes parfois flagrantes. Préparez-vous à prendre le large, l’exploration commence !

UN HORIZON VISUEL ENCHANTEUR, PARFOIS TROUBLÉ PAR DES CHIMÈRES
Dès les tout premiers instants passés à bord du navire de Pirates VR: Jolly Roger, la puissance brute du casque PSVR 2 est mise à profit pour offrir un spectacle visuel souvent ravissant, capable de susciter de véritables « waouh ». La netteté de l’image est un atout indéniable et un véritable soulagement pour les yeux, permettant une clarté des détails lointains comme proches qui ancre immédiatement le joueur dans son environnement. On distingue chaque petite vaguelette, chaque feuille dans la jungle luxuriante. Les palettes de couleurs sont d’une vivacité éclatante, peignant des panoramas tropicaux dignes des plus belles cartes postales de vacances, où chaque palmier se détache avec une précision presque photographique et chaque étendue d’eau turquoise semble inviter à une plongée improvisée. La gestion des lumières est particulièrement soignée, avec des rayons de soleil qui filtrent magnifiquement à travers la canopée ou des reflets chatoyants sur la mer, sublimant les paysages et créant une atmosphère chaleureuse qui nous transporte véritablement sous les latitudes des Caraïbes. Ces moments de contemplation, où le soleil se couche sur un archipel lointain ou où l’on découvre une crique cachée, sont sans conteste les plus réussis du jeu. On se surprend à rêver d’y poser ses valises… ou du moins, son casque VR et de ne jamais le quitter !
Cependant, derrière cette façade séduisante et ces promesses visuelles se cachent quelques écueils techniques qui, malheureusement, peuvent briser l’enchantement avec la brutalité d’une tempête inattendue. Le phénomène de « clipping », où des éléments de décor, des rochers ou même des ennemis apparaissent subitement à l’écran, est malheureusement trop fréquent et parfois d’une évidence déconcertante. Il est si prononcé qu’il rappelle brutalement que l’on est dans une simulation, et non pas sur une île déserte immaculée et sans défauts de rendu. De plus, les arrière-plans souffrent d’un manque criant de dynamisme et de détails, se présentant comme des décors figés, presque en carton-pâte, sans vie. La mer lointaine ne semble pas onduler avec la même conviction que celle au premier plan, et les forêts à l’horizon manquent cruellement de profondeur, ressemblant à une simple image plaquée. Certaines textures, étonnamment sommaires pour un titre sur une plateforme aussi puissante que la PSVR 2, viennent ternir l’ensemble, donnant l’impression de marcher sur un trésor dont la carte aurait été grossièrement dessinée avec des crayons de cire. Ces imperfections, bien que sporadiques et ne ruinant pas l’intégralité de l’expérience, sont malheureusement suffisantes pour briser à plusieurs reprises l’immersion et ramener le joueur à la réalité de son salon.



L’ART DE L’IMMERSION SENSORIELLE ET SES LIMITATIONS POSTURALES ÉNIGMATIQUES
En matière de sensations et d’immersion physique, un pilier fondamental de toute expérience en réalité virtuelle qui se respecte, Pirates VR: Jolly Roger s’en sort globalement avec les honneurs, offrant des moments particulièrement réussis. Les interactions sont globalement fluides et réactives, permettant une prise en main rapide et intuitive des différentes mécaniques de jeu, qu’il s’agisse de ramasser des objets, d’ouvrir des coffres ou de naviguer dans les menus. Les affrontements au sabre sont particulièrement satisfaisants, dotés d’un petit « punch » qui fait toute la différence ; chaque coup porté ou paré est accompagné d’un retour haptique bien dosé dans les manettes, donnant un poids, un impact et une crédibilité appréciables aux armes virtuelles. Le casque PSVR 2 lui-même contribue grandement à cette immersion grâce à ses vibrations intégrées, une caractéristique unique et bienvenue : sentir un léger frôlement ou un sifflement en passant à travers des feuillages denses, ou un choc plus intense lors d’un impact ou d’une explosion proche, ajoute une couche de réalisme surprenante et très appréciable qui ancre davantage le joueur dans l’univers. Les manettes PSVR 2 Sense jouent également leur partition à la perfection, leurs retours haptiques offrant une granularité de sensation fine qui enrichit la manipulation des objets et les moments d’abordage où l’on ressent la violence des chocs. Ces éléments fonctionnent de concert pour ancrer le joueur dans l’univers, lui donnant le sentiment d’être véritablement au cœur de l’action, presque à sentir l’odeur du salpêtre et l’humidité des ponts.
Cependant, le revers de la médaille réside dans une décision de conception qui, hélas, n’est pas sans conséquence et qui soulève de véritables interrogations : l’obligation stricte de jouer debout, sans la moindre option pour une expérience assise. Pour le flibustier moyen, mais aussi pour les joueurs fatigués après une longue journée, ceux ayant des contraintes d’espace, ou pour des raisons d’accessibilité (une population de joueurs souvent oubliée), l’absence de cette flexibilité est une restriction notable, un véritable coup de canon dans les tibias. Certes, les plus malins trouveront des astuces pour contourner cette règle en ajustant leur espace de jeu ou en utilisant un tabouret, mais cela ne devrait pas être au joueur d’adapter son environnement à une conception rigide. Les mouvements du personnage virtuel, quant à eux, peuvent parfois sembler étonnamment rigides, manquant de la fluidité et de la légèreté que l’on attendrait d’un pirate agile et habitué aux acrobaties. La physique du jeu, par moments, laisse également à désirer, avec des réactions d’objets ou d’ennemis qui défient les lois de la gravité ou de la logique élémentaire, créant des situations involontairement comiques qui brisent malheureusement l’illusion. Il est clair que le portage n’a pas bénéficié d’une refonte en profondeur pour exploiter pleinement les spécificités et le potentiel ergonomique de la PSVR 2. Un vent de fraîcheur, une optimisation des contrôles et l’ajout d’options d’accessibilité auraient été plus que bienvenus pour offrir une expérience sans friction et véritablement adaptée à tous les types de joueurs.

UN CONTENU TRÈS LÉGER, UN NAVIRE QUI PREND RAPIDEMENT L’EAU FAUTE DE MATELOTS
Abordons maintenant la question cruciale du contenu, un facteur déterminant pour la longévité, la rejouabilité et, par extension, le rapport qualité-prix d’un jeu. Si vous rêviez d’une saga épique digne des plus grands récits de piraterie, à la manière d’un Assassin’s Creed IV: Black Flag avec ses vastes mers à explorer, ses trésors cachés par centaines, ses chants de marins à collectionner et ses batailles navales dantesques, vous risquez d’être profondément désappointé. Pirates VR: Jolly Roger propose une succession de missions qui, bien que fonctionnelles dans leur déroulement, s’avèrent rapidement classiques, répétitives et manquent cruellement d’originalité. L’exploration d’îles se résume souvent à des couloirs déguisés, les combats de routine contre d’autres équipages manquent de stratégie et le pillage de coffres constitue le cœur du jeu, sans offrir une grande variété d’objectifs, de défis secondaires ou de quêtes annexes. Aucune exclusivité ou ajout significatif n’a été implémenté pour le lancement sur la machine de Sony, ce qui est franchement regrettable pour un portage et laisse un goût prononcé de « déjà-vu ». L’expérience s’apparente davantage à un manège thématique de quelques minutes dans un parc d’attractions, amusant sur le coup, mais dont on fait rapidement le tour, qu’à une véritable odyssée en pleine mer qui invite à l’exploration sans fin.
Un point particulièrement regrettable, voire impardonnable pour les joueurs francophones, est l’absence totale de doublage en français. Se retrouver à lire des sous-titres en pleine action VR, où chaque instant compte et où la tête est constamment en mouvement, c’est comme essayer de réparer la voile principale en pleine tempête tout en lisant une recette de cuisine : ça distrait énormément, ça ralentit le rythme de l’action, et ça nuit considérablement à l’immersion narrative. Adieu les dialogues percutants, les jurons fleuris de marins et les cris de bataille entendus directement dans le casque ! En ligne droite, l’aventure de Pirates VR: Jolly Roger se boucle en un clin d’œil, 3 à 4 heures pour les plus rapides et les moins regardants sur les détails, une durée de vie extrêmement modeste au regard des standards actuels. Même en prenant le temps de flâner dans les environnements, ou en tentant d’améliorer ses scores sur des missions déjà effectuées, la maigreur du contenu se fait sentir de manière implacable. L’absence criante de modes annexes (pas de mini-jeux, pas de défis spéciaux, pas d’arène de combat dédiée) et l’absence totale de multijoueur (pas de duels entre amis, pas de flottes à constituer, pas de chasse au trésor coopérative !) ne font absolument rien pour prolonger l’intérêt. Le navire accoste bien trop vite, et l’envie de repartir en mer s’éteint aussi rapidement que le dernier souffle d’une bougie, laissant un sentiment de non-aboutissement. Au vu du tarif généralement pratiqué pour les jeux VR, cette courte durée de vie est un point noir majeur qui impacte directement le rapport qualité-prix.




VERDICT FINAL : UNE ÉCUME DE PLAISIR, PAS UN OCÉAN D’AVENTURE GRANDIOSE
En conclusion, Pirates VR: Jolly Roger sur PSVR 2 est un titre qui, par intermittence, offre des éclairs de génie et des moments de plaisir sincère, principalement grâce à une réalisation visuelle souvent soignée et des sensations d’immersion haptique remarquablement réussies. Le sentiment de manier un sabre et de ressentir les chocs des combats est bien là, et c’est une base solide et appréciable pour un jeu en réalité virtuelle. Cependant, ce portage souffre de lacunes importantes et persistantes : un manque flagrant de profondeur et de variété de contenu qui mène rapidement à l’ennui, des finitions techniques parfois négligées (le fameux clipping, les textures sommaires) qui brisent l’illusion, des contraintes de gameplay (la position debout forcée) qui limitent l’accessibilité et le confort, et l’absence dommageable de doublage français qui nuit considérablement à l’immersion narrative.
Si vous recherchez une expérience VR courte, visuellement agréable et axée sur des sensations immédiates, capable de vous divertir quelques heures sans exiger un investissement personnel trop conséquent en temps ou en énergie, alors Pirates VR: Jolly Roger pourrait être une petite escale amusante. C’est un amuse-bouche de pirate, un petit digestif après un repas léger, idéal pour une courte session de découverte de la PSVR 2. Mais si vos aspirations sont celles d’une grande fresque épique, d’une chasse au trésor riche et intense, avec une histoire captivante et une rejouabilité à toute épreuve, ou d’une expérience immersive de longue haleine qui justifierait pleinement son tarif, il serait alors plus sage de laisser ce navire passer et de chercher d’autres horizons plus prometteurs. Le potentiel est là, mais il reste malheureusement inexploité.
CE QUE L’ON A AIMÉ (LES TRÉSORS ENFOUIES) :
- Une Esthétique Visuelle Soignée : Des graphismes nets, des palettes de couleurs éclatantes et des jeux de lumière réussis qui créent une ambiance tropicale séduisante et immersive, offrant de jolis panoramas.
- L’Immersion Sensorielle Très Réussie : Les vibrations du casque et les retours haptiques des manettes PSVR 2 Sense sont excellents, enrichissant considérablement les sensations de jeu et l’ancrage dans l’univers.
- Les Combats au Sabre Satisfaisants : Des affrontements dynamiques, avec un bon ressenti des impacts et une réactivité appréciable des interactions.
CE QUI NOUS A DÉÇU (LES CAYES DANGEREUSES) :
- Des Finitions Techniques Inégales et Perturbantes : Le « clipping » trop fréquent et certaines textures étonnamment rudimentaires nuisent fortement à l’immersion et à la qualité visuelle globale.
- Contenu et Durée de Vie Frustramment Limités : Des missions répétitives, un manque criant de variété et une aventure qui se termine bien trop rapidement, sans aucun mode annexe ou multijoueur pour prolonger l’intérêt.
- Une Jouabilité Contrainte et Peu Flexible : L’obligation de jouer debout, sans alternative possible, et des mouvements parfois rigides peuvent être sources de frustration et de fatigue.
- Absence Cruelle de Doublage Français : Un écueil majeur pour l’immersion narrative des joueurs francophones, les obligeant à lire des sous-titres en pleine action.
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