Il y a des studios qui savent faire une seule chose, et la faire bien. C’est le cas de Techland, les architectes de notre cauchemar zombie préféré, qui nous invitent à revenir une troisième fois dans leur enfer post-apocalyptique. Après nous avoir fait courir sur les toits de Harran et naviguer dans les rues de Villedor, les Polonais lâchent la bête avec Dying Light: The Beast. Ils nous ont promis une expérience plus sombre, plus mature et plus intense que jamais, et, après y avoir passé des heures, on peut vous confirmer qu’ils n’ont pas menti. On quitte l’ambiance urbaine et les cœurs battants de ce qui restait de l’humanité pour un retour aux sources, au cœur d’une vallée verdoyante mais impitoyablement dangereuse. Dying Light: The Beast est-il le jeu d’action à ne pas manquer pour tous les fans de zombies et d’apocalypse ? Il est temps de le découvrir, un coup de batte à la fois.
Disponible pour 69,99€ sur PS5, Xbox Series et PC, Dying Light: The Beast est prêt à dévorer votre portefeuille et votre vie sociale.
Merci à Techland pour le code qui a transformé notre vie sociale en une chasse aux zombies et notre sommeil en une légende urbaine. 🧟♂️🥾🏃♂️

Une histoire simple, efficace et sans détour
L’histoire de Dying Light: The Beast ne perd pas de temps en fioritures. Elle va droit au but, un peu comme un bon buddy movie où l’un des « potes » est un cobaye de laboratoire aux pulsions de vengeance incontrôlables, et l’autre, une scientifique qui a bien l’intention de prendre sa retraite, loin des horreurs de l’apocalypse. Vous incarnez Kyle Crane, un ancien agent torturé et gardé prisonnier pendant plus d’une décennie. C’est un homme brisé, un fantôme de ce qu’il était, mais la fureur qui bouillonne en lui est une source d’énergie inattendue. Il profite d’une occasion unique pour s’échapper avec l’aide d’Olivia, une femme qui travaillait elle aussi sur place et qui connaît les secrets du complexe. Dès les premiers instants, la fuite prend le dessus, et la tension est palpable à chaque instant, chaque couloir, chaque porte.
Une fois dehors, notre alliée improbable vous demande de l’aider à quitter la région. Commence alors une double quête à la fois personnelle et vitale : l’accompagner vers la liberté et, surtout, assouvir la soif de vengeance de Kyle en traquant le Baron Victor Volkov, l’homme responsable de son calvaire et de ses transformations. Ce fil rouge narratif, simple mais redoutablement efficace, vous pousse constamment à l’action. Entre la survie brute, les alliances fragiles qui pourraient se briser à tout moment, et des résolutions brutales pour des problèmes très compliqués, l’histoire se concentre sur la dualité du héros et l’urgence de chaque décision. Le jeu ne cherche pas à réinventer le genre, il le sublime en respectant l’identité sombre et nerveuse qui a fait le succès de la franchise.



Parkour et gameplay : l’ADN Dying Light à son meilleur
Dès les premiers instants, Dying Light: The Beast fait honneur à l’ADN de la franchise en proposant un système de parkour toujours aussi nerveux et grisant. Héritier direct de Dying Light 2, le déplacement libre est la grande force du jeu, offrant une liberté inégalée pour traverser la vallée de Castor Woods. On ne se contente plus de courir, on vole littéralement, enchaînant les sauts et les réceptions avec une agilité déconcertante. Sautez de toit en toit avec une précision chirurgicale, escaladez des falaises escarpées, glissez sous des obstacles, ou surfez sur des tyroliennes improvisées pour foncer à travers la forêt, le tout avec une fluidité remarquable et une prise en main immédiate. C’est comme si le jeu vous disait, avec une bonne claque dans le dos : « Arrête de te prendre pour un touriste, et bouge, ou crève, mais bouge avec style ». Le plaisir de mouvement est instantané, et l’architecture du monde ouvert a été conçue pour encourager l’exploration, que ce soit à l’horizontale, à la verticale, ou même les deux en même temps.
Le feeling du parkour, précis et dynamique, donne constamment envie de prendre de la hauteur pour dominer les hordes de zombies et d’échapper aux horreurs de la nuit. Le système récompense l’audace, la prise de risque et la créativité, fidèle à l’esprit originel de la saga. À cela s’ajoute un gameplay axé sur l’improvisation et la brutalité, où chaque arme, chaque objet trouvé peut faire la différence. On ne se bat pas, on survit. Et pour survivre, il faut s’adapter. Entre les phases de fuite haletantes qui font monter l’adrénaline, les combats viscéraux où chaque coup compte, et l’exploration méthodique qui nous pousse à fouiller chaque recoin, Dying Light: The Beast réussit à sublimer ce qui fait la force de la licence : un sentiment de liberté totale dans un monde post-apocalyptique immersif et d’une cohérence terrifiante. C’est sale, c’est brutal, et c’est exactement ce qu’on aime.





Prise en main et mécaniques de gameplay
La prise en main de Dying Light: The Beast est immédiate. Les contrôles sont intuitifs et fidèles à ce que la série propose depuis ses débuts. Malgré tout, l’absence d’une barre d’inventaire rapide se fait sentir : il faudra composer avec des raccourcis manette ou clavier pour changer d’arme en plein combat, ce qui peut parfois casser le rythme dans les situations tendues, vous laissant face à un zombie avec un arc à la main alors que vous aviez besoin d’une hache.
Pour le reste, l’interface est claire et l’accès aux équipements, armes, crafting et points de talent est direct. D’ailleurs, la partie semi-RPG et les menus concernant les armes et les vêtements m’ont énormément fait penser à ce qu’Ubisoft propose dans leurs titres phares, comme Assassin’s Creed. Une ergonomie que l’on connaît bien, pour le meilleur et pour le pire. Le système de progression et de personnalisation rappelle les anciens opus, offrant toujours la possibilité d’améliorer ses compétences et son arsenal selon son style de jeu. Le loot reste au centre de l’expérience, avec des ressources, armes et véhicules à récupérer, réparer et alimenter en carburant pour continuer d’explorer la vallée.
Comme dans les précédents jeux, établir des planques est crucial. Chaque refuge sécurisé devient un point névralgique pour crafter, se reposer et échapper aux menaces qui rôdent la nuit. Ces mécaniques renforcent l’immersion et la tension, tout en laissant au joueur le choix de sa stratégie pour survivre dans un monde toujours plus hostile et imprévisible.





Un open world vivant et immersif dans les Alpes
Le joueur plonge au cœur de Castor Woods, une région montagneuse d’Europe inspirée des Alpes, et ce n’est pas un voyage de tout repos. L’exploration s’impose naturellement, avec un monde ouvert incroyablement dense et truffé de secrets et de cachettes à découvrir. On passe notre temps à fouiller chaque maison, chaque meuble ou frigo, un peu comme un colocataire affamé, dans l’espoir de tomber sur du loot rare, des ressources précieuses ou des objets uniques à améliorer. On se surprend à ouvrir des boîtes de conserve vides en se disant que peut-être, « la prochaine fois, ce sera la bonne ».
La chasse aux composants est permanente : chaque pièce de métal, chaque bout de tissu ou chaque circuit électronique trouvé compte pour crafter de nouvelles armes ou perfectionner ses plans d’armures et d’équipements. Le plaisir de découverte est constant, avec des zones secrètes qui récompensent les plus curieux par des contenus rares et utiles pour la survie.
Côté mobilité, la carte regorge de véhicules abandonnés. Ils permettent de traverser rapidement Castor Woods, mais attention : il faudra surveiller le niveau de carburant et l’état du véhicule, sous peine de se retrouver à pied dans une vallée hostile, avec une horde de zombies à vos trousses. L’ambiance environnementale est particulièrement soignée. Entre les forêts sombres, les vieux villages abandonnés et les reliefs alpins majestueux, on retrouve la sensation authentique d’un village de montagne, avec une variété visuelle et architecturale qui renforce l’immersion et donne envie d’explorer chaque recoin de ce monde post-apo riche et crédible. La nuit, c’est un véritable enfer : entre adrénaline, peurs et suspense, sortez couverts !





Graphismes et performances : une réussite technique
À deux jours de la sortie mondiale, Dying Light: The Beast impressionne par sa qualité graphique et ses performances. Testé sur PS5 Slim, le jeu tourne sans difficulté, avec une fluidité constante et un rendu visuel propre. Le grain d’image, légèrement prononcé de base, peut heureusement être ajusté dans les paramètres pour s’adapter à chaque préférence. Durant notre session, aucun bug majeur n’a entaché l’expérience. On note simplement un peu de clipping ponctuel sur certains zombies, mais rien qui ne vienne vraiment gêner le plaisir de jeu ou l’immersion.
Techniquement, le jeu reste très agréable à l’œil avec de beaux panoramas et je n’ai pas rencontré de ralentissement. Graphiquement, Dying Light: The Beast fait honneur à la nouvelle génération. Les environnements sont soignés, la modélisation détaillée et l’éclairage immersif. Mention spéciale au démembrement localisé, particulièrement réussi et vraiment jouissif : chaque coup porte ses effets et la sensation de puissance est grisante. À noter aussi, la nudité affichée sur certains zombies, fidèle à l’ambiance crue de l’univers, vient renforcer l’aspect brutal et sans concession du titre. Si quelques éléments de décor, comme l’animation du vent sur les arbres, semblent parfois un peu simplifiés dans certaines zones, l’ensemble reste cohérent, moderne et donne vraiment envie de s’aventurer encore plus loin dans les paysages alpins du jeu. Un sans-faute technique ou presque pour ce nouvel opus, parfaitement optimisé et visuellement accrocheur.

Bande-son et OST : une ambiance fidèle et immersive
Côté bande-son, Dying Light: The Beast reste dans la parfaite continuité de la saga. Si vous attendiez une révolution musicale, vous risquez d’être déçu. On retrouve la célèbre musique des précédents opus avec peu de nouveautés vraiment marquantes, mais l’ensemble conserve cette ambiance si caractéristique qui fait la force de la licence. En gros, c’est comme retrouver un vieux pote qu’on n’a pas vu depuis longtemps : on sait à quoi s’attendre, et c’est toujours un plaisir. Les thèmes musicaux accompagnent parfaitement l’exploration contemplative, les moments de tension qui font monter l’adrénaline et les séquences d’action frénétiques, renforçant l’immersion dans cet univers post-apocalyptique.
Mais là où le jeu excelle, c’est dans son design sonore. L’OST d’ambiance, tout comme les bruitages lors des affrontements contre les zombies, sont particulièrement réussis et d’un réalisme à glacer le sang. Les bruits de pas, les craquements de branches, les hurlements lointains dans la nuit, les sons d’armes blanches qui tranchent la chair, les bruits de destruction et les animations sont d’un réalisme bluffant. Ils vous plongent immédiatement dans l’action. Si la bande-son ne surprend pas, elle assure sans faute et participe pleinement à la réussite de l’expérience, offrant une immersion sonore totale et terrifiante dans ce monde ravagé et hostile.


Durée de vie : l’apocalypse ne s’arrête jamais
Si vous cherchez un jeu pour une petite soirée, passez votre chemin. Dying Light: The Beast n’est pas une de ces aventures que l’on finit avant d’aller se coucher. Pour les joueurs qui se concentrent uniquement sur l’histoire principale, il faudra compter une bonne trentaine d’heures pour voir le générique de fin, sans même inclure le temps passé à se faire rattraper par un zombie rapide comme l’éclair ou à chercher désespérément un kit de soin. C’est une durée de vie très correcte qui prouve l’ambition narrative de Techland. Mais le véritable plaisir du jeu réside dans son contenu annexe.
Le monde ouvert de Castor Woods est un puits sans fond de choses à faire. Les quêtes secondaires, souvent riches en petites histoires tragiques ou décalées, les défis de parkour diaboliques qui mettront votre sang-froid à l’épreuve, la chasse aux secrets les plus sombres et la course à l’équipement optimal vous tiendront en haleine pendant au moins une vingtaine d’heures supplémentaires. En clair, pour les perfectionnistes qui veulent le sacro-saint 100%, l’investissement se situe autour des 50 heures, voire bien plus si l’on prend le temps de s’amuser en coopération. C’est le genre de titre où vous vous dites que vous avez assez joué pour aujourd’hui, et où, deux minutes plus tard, vous êtes en train de grimper à une tour pour le simple plaisir de la vue, avant de vous rendre compte qu’il est 4 heures du matin et que votre vie sociale vient d’être officiellement mise en quarantaine.


Le cauchemar en coop : survivre à plusieurs (ou pas)
La dimension RPG (pour Role Playing Game) est aussi du voyage et reprend les principales mécaniques de la saga. La montée en puissance de Kyle Crane passe par l’obtention de compétences, d’équipements et d’armes ainsi que par la fabrication d’items en tout genre. Fouiller le monde ouvert pour y glaner des ressources devient alors essentiel pour survivre à Castor Woods, bien que cela puisse devenir répétitif à la longue. La survie passe par une gestion minutieuse des biens en votre possession, surtout dans les modes de difficultés les plus élevés. Sans révolutionner le genre, Techland s’applique à intégrer ces éléments et le fait avec sérieux.
Enfin, Dying Light: The Beast est jouable dans son intégralité seul ou en coopération jusqu’à 4 joueurs, ce qui implique la présence d’autant de Kyle Crane à Castor Woods. Si on fait fi de ce problème de cohérence, l’aventure prend une toute autre saveur. Personnellement, si j’ai bien testé la composante multijoueur, je préfère largement faire l’aventure en solo. Question de goût, c’est vrai, mais je n’ai jamais été un grand fan des jeux multijoueurs, et la solitude de l’apocalypse colle tellement bien à l’ambiance du jeu. Les studios polonais ont tout mis en œuvre pour faciliter la vie des survivants via une progression partagée, que ce soit dans le suivi des quêtes, l’obtention de ressources, etc. Malheureusement, les joueurs PC, PlayStation 5 et Xbox Series X/S ne peuvent se retrouver, Techland n’ayant pas intégré le crossplay (du moins au lancement du jeu).


Un dernier assaut sur notre avis !
Dying Light: The Beast est le digne successeur de Stay Human et l’opus le plus ambitieux de la saga. Techland libère en 2025 son côté bestial en peaufinant le parkour et les combats, et en tentant de gommer plusieurs défauts historiques de la franchise. Le sentiment de liberté qui se dégage du jeu et sa brutalité cathartique en font un parfait exutoire pour tous les fans du genre qui sauront prendre le temps de contempler un monde ouvert d’une beauté éclatante. Néanmoins, The Beast n’est pas parfait, loin s’en faut, et souffre de certains maux modernes qui auraient mérité d’être soignés.
| Points forts | Points faibles |
| Une pure histoire de série B | Un récit prévisible |
| La version française (VF) | Une mise en scène trop classique |
| La superbe région de Castor Woods | Le syndrome de “l’homme à tout faire” |
| La maîtrise technique | Des gunfights moins convaincants |
| Le sentiment de liberté prodigué par le parkour | L’intelligence artificielle des ennemis |
| La destruction des corps | L’absence de crossplay |
| Les combats de mêlée | |
| Des nuits vraiment terrifiantes | |
| La survie et l’artisanat | |
| La coopération à 4 joueurs |
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